MILLES RAISONS. ft Enora et Grant

Milles raisons. C’était tout simplement ce qui tournait en boucle dans la tête du pauvre Grant Everett Humphrey – enfin… fallait-on dire Clayton Kennedy plutôt ? Milles raisons qui menaient le jeune homme de ne pas franchir le pas et de frapper à cette porte qu’on lui avait dit avoir connu. L’enfant disparu ne conservait aucun souvenir de cette ancienne vie. Il ne se rappelait pas avoir vécu dans un quartier aussi malfamée que Newark dans le New Jersey. Dire que quelques semaines plus tôt, il n’aurait même jamais osé y mettre le pied pour seulement y passer. Il ne pouvait pas faire un pas de plus. Grant figeait. Il se trouvait face à cette maison délabrée. Des alarmes de voitures se faisaient entendre dans le quartier, le cri d’un chat qui devait se battre plus même un éclat de verre. Allait-il se faire poignarder juste à trainer sur le trottoir. Humphrey ne se sentait pas à l’aise du tout. Il se frottait les mains depuis qu’il avait débarqué du bus. Une envie de régurgiter lui venait depuis qu’il avait touché la rampe d’accès qui conduisait à la première rangée de banc de ce transport public. Jamais il n’aurait osé mettre les pieds là-dedans, lui qui avait l’habitude des limousines, de son jet privé et des chauffeurs attitrés qui suivaient les milles exigences de son dirigeant. Grant ne pouvait pas. Il enfonça les mains dans les poches de son complet qu’il portait depuis maintenant une semaine. Il s’agissait de celui qu’il avait sur le dos lors de l’arrestation de ses parents au sein de l’entreprise HUMPHREY AND GOLD sur Manhattan et depuis, c’était le seul vêtement chic qu’il possédait. Grant tourna les talons près à partir lorsqu’il vit une jeune femme face à lui. « Excusez-moi… » Dit-il mal à l’aise. « Si vous voulez m’agresser, ça ne donne plus rien, je n’ai plus un rond. Vous arrivez trop tard ma jolie… » Dit-il à la blague, mais tout de même assez nerveux.

J'avais décidé de prendre une marche à l'extérieur, depuis quelques temps les journées se faisaient longues et j'avais de moins en moins de capacité à rester la petite femme que Archer voulait que je sois. Je n'étais pas une menteuse, je n'étais pas une actrice. C'était tout nouveau pour moi de mentir à mon mari. Si Dieu entendait ses pensées si sinistre. Il faut dire que le retour officiel de Clayton n'aidait pas non plus à mes capacités d'actrice. Je ne faisais que penser à lui, à ce que je pourrais enfin créer avec lui... Mais encore, j'étais coincée dans ce monde d'extrémistes. Enora, pauvre Enora.. Je m'avais bien fait bernée. J'étais qu'une salle petite naïve. Subitement, je me mis la main sur la bouche. Je n'avais jamais eu de pensées aussi crues envers ma personne. Je secouai la tête de gauche à droite. Je devais rapidement reprendre mes esprits, bientôt je serai rendu à la maison familiale et je devrai préparé le repas pour toute la maisonnée. Pouvez-vous croire que je dois faire à manger pour tout le monde ? Archer refusait catégoriquement que nous ayons une maison à nous. Il était bien avec mes parents, maintenant je comprenais très bien pourquoi c'était un choix qu'il avait faite. Je marchais de pas rapide lorsque je remarquai un homme qui se tenait devant la maison des Kennedy. Il se tournai, c'est à ce moment que je me sentis tomber sur de 50 étages. « Si vous voulez m’agresser, ça ne donne plus rien, je n’ai plus un rond. Vous arrivez trop tard ma jolie… » Je fronçai rapidement les sourcils. Pourquoi me vous voie-t-il ? Pourquoi il fait comme s'il ne me connaissait pas.. J'étais sous le choc et la seule chose que je pouvais dire était : « Clayton ? » Je me repris rapidement, je ne pouvais pas avoir cette réaction face à l'homme devant moi. Ce n'était pas du tout approprié pour une femme mariée et croyante de ressentir ses émotions. Surtout lorsqu'ils ne sont pas envers mon mari. Je fermai les yeux, posai mes mains sur ceux-ci. « Ne vous inquiétez pas... Ma maison est celle voisine à celle que vous regardiez. » Je décidai de rentrer dans son drôle de jeu. C'était peut-être sa façon de me faire rire. Je trouvais cela plutôt étrange.. Mais qui sait.. Nous ne connaissons jamais à 100% les gens autours de soi.

Le pire lorsqu’on découvrait que ses parents n’étaient pas ceux qu’on croyait et qu’en prime, on avait été arraché à sa vraie famille – c’est de comprendre qu’avant ses 10 ans, Grant ne gardait aucun souvenir de sa propre existence. Comment pouvait-on oublier 10 années de sa vie. Certes, quand on était enfant, il était normal qu’on oubliait des détails, mais pas face à un néant complet. Il se souvenait lorsqu’il parlait avec son ex-femme. Elle lui donnait des détails sur son enfance avec beaucoup de clairté – chose qu’il n’arrivait même pas à faire. Les semblants de souvenir qu’il donnait, c’était uniquement des images créées par les dires de ses parents. Rien ne lui revenait vraiment et de se retrouver face à une jolie blonde qui l’interpella par le nom « Clayton » le fit sursauter. L’homme sursauta d’un petit bond et recula même d’un pas. Grant semblait rester sur la défensive. Pourquoi l’appelait-elle ainsi ? En premier lieu, il ne fit pas le lien sur le fait que Clayton était son vrai prénom. Il se dit tout simplement qu’elle le prenait pour un autre, mais après réflexion, il réalisa la situation. Cette femme l’avait connu dans le passé. Grant restait nerveux et un peu déboussolé. Elle l’informait qu’elle était la voisine de sa véritable famille. Étonnant. « Ah hum… alors on se connait… on s’est connu j’imagine ? et si vous vivez à côté, vous n’êtes surement pas ma sœur hein ? » Il était complètement perdu. Très anxieux, l’homme se racla la gorge en analysant la demoiselle qu’il trouvait vraiment magnifique. Juste de poser son regard dans le sien le faisait ressentir un drôle de sentiment qui l’envoutait presque. Des papillons se créèrent à l'intérieur de lui, mais il n’arrivait pas à comprendre ce sentiment familier.

J'étais tout simplement entrain de ruminer, même plutôt de digérer les dernières nouvelles que je venais d'apprendre. J'étais toujours sous le choc d'avoir écoutée cette conversation que je n'aurais jamais dû écouter. Plus les jours avançaient, plus j'avais de difficulté à suivre ma petite routine. Je perdais sans arrêt les petites commissions simple que je devais faire pour la maisonnée. J'oubliais d'aller à l'épicerie faire la commande. À quelques reprises, ma mère essaya de soutirer des informations, mais que voulez-vous que je fasses ? Protéger, me protéger était le seul but que j'avais envie de réussir. Je voulais déguerpir le plus rapidement possible de cette place, mais j'avais aucun moyen mit à ma disposition. Je ne pouvais pas parler de ce que je sais à tout le monde. Je ne voulais pas, non plus, rendre la vie dure à ma famille, je n'avais aucune idée de ce qu'elle faisait la secte. Pour l'instant, à part des mariage arrangé, je n'avais pas eu beaucoup d'information à ce sujet-ci. Alors, selon moi, la marche m'avait bien aidée à me recentrer, bref.. À essayer de me recentrer sur moi-même. Et aujourd'hui était l'une de ses journées. J'avais décidé de faire le gros tour du quartier. J'avais besoin que mes pensées prennent un peu l'air. Quand j'arrivai enfin à la maisonnée, j'avais rapidement reconnue l'inconnu qui se tenait devant moi. Je n'aurais jamais plus oublié ses yeux. Les yeux auquel j'avais tant pensée dans les dernières années. Je savais bien qu'il avait toute une histoire, celle-ci passait en boucle aux nouvelles, mais je ne voulais pas les écoutés. Je voulais sa version à lui. C'est à ce moment que je ne pue retenir et je l'appelai Clayton. Je n'avais aucune idée pour qu'elles raisons Clay ne se rappelais pas de moi. Je le voyais sursauté à mes côtés et cela me brisa le coeur en miettes, mais je savais qu'en était déjà femme à un autre homme, je ne pouvais ressentir ces sentiments. Je passai délicatement une main dans mes cheveux et pince les lèvres. « Ah hum… alors on se connait… on s’est connu j’imagine ? et si vous vivez à côté, vous n’êtes surement pas ma sœur hein ? » Je serrai encore plus mes lèvres quand j'entendis pleinement la voix de l'homme. C'était une voix encore inconnue pour moi, mais plein de similitude était présente. « Oui, on se connait.. très bien même. Effectivement, je ne suis pas votre soeur.. J'étais une amie.. vraiment proche. » dis-je en baissant doucement la tête. Il ne se rappelait aucunement.

Grant restait debout face à la jeune femme dont l’air semblait changer après qu’il lui aille répondu. Pour quelles raisons ? Il n’arrivait pas trop à cerner la situation, mais de ce qu’il comprenait, cette blonde le connaissait bien – plutôt bien même. Malheureusement pour lui, Humphrey ne gardait aucun souvenir de son enfance avec les Kennedy. Il ne savait pas ce qui s’était passé – s’il avait vécu un choc nerveux, mais les docteurs l’avaient examiné après avoir découvert qu’il était un enfant kidnappé et rien n’était remonté à la surface. On avait même suggéré que ses parents les avaient tous les trois drogués pour permettre de jouer avec leur cerveau… c’était horrible à l’idée de penser à ça. Pourtant, il aimait ceux qui l’avaient élevé. Il tenait à eux malgré tout le mal qu’ils avaient infligés au reste du monde.. L’homme était nerveux – mais il tentait de ne pas le démontrer. Il usa d’un faible sourire en se grattant la tête tout en écoutant ce que cette femme pouvait lui raconter. C’était surprenant de ne pas se rappeler si cette femme de son âge – de ce qu’il voyait du moins – se rappelait parfaitement de lui. Grant soupirait. « Oh. Est-ce que j’ai changé ? » Question vraiment bête ? Mais il ne savait tout simplement pas quoi lui dire comme détail ou information. Toute cette histoire le rendait terriblement anxieux et il n’arrivait pas à gérer le stress que ça lui occasionnait. Grant était tendu et ça se voyait sur la manière dont il restait crispé. « Vous vous appelez comment ? » Peut-être que ça lui rappellerait quelque chose ? Même si d’un sens, il n’avait aucun souvenir qui lui remonta lorsqu’on lui avait donné les noms de sa propre famille biologique. Il tentait un sourire à l’égard de la femme.

Je regardai Clayton qui était devant moi, toujours bouche bée de le voir respirer. Après quelques années, je m'avais dit qu'il était sûrement décédé, tout portait à croire qu'il l'était surtout qu'un enfant aussi jeune n'avait pas tellement d'espoir de survie après autant d'année. Par contre, de le voir devant moi mélangé encore plus mes sentiments qu'ils étaient déjà. Avais-je déjà eu des sentiments pour Archer ? Sûrement, un moment donné dans notre relation. Maintenant ? Tout simplement pas, je vivais sur du temps emprunter et je le savais grandement. Il sera un jour ou Archer découvrira que je connais le complot qui a été créer contre moi ou bien ma famille et Archer auront réussi à m'amener dans leur secte de malade. J'étais quand même une jeune femme religieuse, qui avait des principes importants et qui respectait tout. Je ne voulais aucune être dans le pêchée, malgré l'arrangement du mariage, nous étions devant Dieu.. Quand même un un couple marié, je ne pouvais pas avant et je ne peux toujours pas me laisser enivré par les sentiments qui m'envahit quand je vois Clayton devant moi. J'étais si mal à l'aise de le voir, je ne savais pas où me mettre dans cette situation et je crois que ce l'était aussi pour Grant. « Oh. Est-ce que j’ai changé ? » J'éclatai tout bonnement de rire. Et rapidement, je mis une main devant ma bouche et fit de grands yeux ronds. « La dernière fois que je t'ai vu, c'était le jour de ton enlèvement et nous étions très jeune. Alors.. Oui, tu as énormément changé. » Que voulez-vous que je répondre de plus ? Cela fait maintenant bientôt 30 ans que je n'ai pas vu l'homme qui se tenait devant moi, c'est certain qu'il a changé. Il était enfant et maintenant il est rendu un homme tout-à-fait magnifique. « Vous vous appelez comment ? » Je soupirai et ma tête se secoua de gauche à droite. Je n'en revenais pas d'avoir oubliée de me présenter. « Je suis Enora. C'est aussi bizarre à dire.. et vous ? » Je fis un petit sourire en coin et haussa des épaules.

Grant Humphrey – dit Clayton Kennedy – voyait bien que son amnésie partielle secouait beaucoup sa jeune interlocutrice. Fallait croire qu’ils avaient partagés beaucoup dans leur enfance et il se sentait un peu mal de ne pas la replacer. D’un autre côté, il ne savait même pas avoir été victime d’un enlèvement, donc pourquoi se souviendrait-il de sa voisine à l’époque. L’homme était maladroit et malaisé – sans compter qu’il n’avait toujours pas l’habitude de côtoyer des quartiers aussi minables. Autrefois, il n’aurait même pas osé y passer en véhicule, donc de marcher sur le trottoir l’amenait à craindre de se faire attaquer par qui que ce soit. Après tout, il avait volé à beaucoup de pauvre (plutôt ses parents ou son entreprise) et ne s’était pas toujours bien comporté à leur encontre. Il essayait de bien paraitre auprès de celle qui semblait vraiment choquée par ses retrouvailles. Il lui dévoilait un léger sourire face à son commentaire. « J’imagine oui que j’ai changé depuis… mais tu étais là… le jour de mon enlèvement tu dis ? » Il devenait très curieux. Ce détail, on ne lui avait pas communiqué jusqu’à présent. Ça dût être bien choquant pour elle, surtout à savoir combien elle semblait tenir à lui. Elle se présentait. Étrangement, un sentiment familier l’envahit, mais il préférait ne rien dire. Il ne se souvenait pas d’elle, mais ce prénom lui ramena un vague souvenir à l’esprit. Il tenta de camoufler ses émotions en reprenant un sourire. « Grant Humphrey. » Il allait lui tendre la main, mais eu le réflexe d’hésiter – chose qu’il faisait beaucoup autrefois. Il décida de maintenir sa main pour lui serrer. Elle semblait avoir un petit quelque chose de différent des autres pauvres. « Disons que je ne pense pas m’habituer à ce prénom, ni ce nom de famille d’ailleurs… si je serais tombé sur la riche famille présidentielle au moins… et pas ces paumées du New Jersey. » Il se mit à rire, un rire qu’il tue aussitôt avoir compris le sentiment qu’il donnait à l’égard de la vie de Enora et de sa famille.

J'étais toujours entrain de l'observer. Malheureusement, de lointain sentiments revenaient à quelques reprises à la surface. Je n'étais pas prête à revenir dans la puissance de ces sentiments, surtout que j'étais maintenant mariée. Je ne pouvais me dissocier de ses sentiments. Je passais une main dans mes cheveux et par la suite la descendit graduellement sur mon cou, qui celui-ci était devenu rouge de stress. C'était difficile pour moi d'être devant lui, lors d'un moment si difficile pour moi. J'étais complètement à la merci de toutes émotions et je n'étais pas du tout à l'aise dans tout cela. « J’imagine oui que j’ai changé depuis… mais tu étais là… le jour de mon enlèvement tu dis ? » Rapidement .mon visage vira au bourgogne et mes yeux s'embauma. Je n'étais pas habituée de parler de cet événement. « Oui, j'étais présente. En fait, on jouait ensemble dans la ruelle près de chez moi. » S'il savait comment je m'avais senti coupable et se sentir coupable à l'âge de 8 ans n'est pas tout-à-fait très sain. Déjà que j'avais une famille qui aimait profiter des situations où j'étais contraintes à écouter toutes leurs salades. « Grant Humphrey. » Je continuais d'observer Clayton... qui est en fait, Grant, j'étais médusée par le choix du prénom. À cette pensée, je fronçais rapidement les sourcils. Ce n'était pas du tout un nom qui allait à son visage, Grant.. n'était totalement pas adéquat. « Grant » dis-je dans un souffle. Je n'étais pas capable de dire autre chose.. « Umm.. Il va me falloir du temps. » J'haussai les épaules et mit un petit sourire en coin dans mon visage. Je ne voulais pas lui demander si c'était possible de l'appeler Clayton, se serait tout simplement inadéquat de ma part. Je saisis doucement la main que Grant me présenta et la serra tendrement dans la mienne. J'étais tout simplement heureuse de ressentir son contact, mais je flagellais rapidement mon subconscient et essayai d'oublier ce sentiment qui me faisait quasiment tromper mon mari. « Disons que je ne pense pas m’habituer à ce prénom, ni ce nom de famille d’ailleurs… si je serais tombé sur la riche famille présidentielle au moins… et pas ces paumées du New Jersey. » J'éclatai de rire à sa suite. Ce n'était pas le style d'humour que Clayton avait jeune, il aimait assez bien ce quartier, comme moi-même. « Je peux comprendre, je fais aussi partie de ces familles richissimes. Par contre, les miens... Ne l'étale pas sur tout les building de New-York. » Je comprenais totalement son point de vu, le quartier était très malfamé et très pauvre. Ce n'était pas un quartier facile du New-Jersey. Mais, j'avais appris à l'aimer et heureusement cela m'avait donné un certain apprentissage, que malgré la richesse de mes parents, nous pouvions vivre avec peu et profiter de beaucoup autres choses. C'est bien l'une des seules choses qu'ils m'aient apprises, surtout que maintenant, je savais qu'ils cachaient l'argent octroyer par la secte.

Grant se tenait toujours devant celle qui partageait une partie de son enfance disparue et il ne savait toujours pas comment se tenir. Il se sentait mal à l’aise en sa présence. Il ne semblait pas s’habituer à ce que des gens puissent le connaître d’une ancienne vie, mais pourquoi donc ? Humphrey pouvait être joviale lorsqu’il le voulait, mais la manière dont il fut élevé par ses parents – les Humphrey – était bien différente que celle qu’il aurait reçu avec ces pauvres du New Jersey. Dire que durant plus de dix années, il avait été travaillé pour l’entreprise familiale, profiter de ses chauffeurs, de ses assistants, en ne sachant pas qu’à quelques kilomètres de là se trouvait sa véritable famille – celle dont il avait été arraché et surtout qui ne l’avait jamais oublié. Peut-être même que Grant les avait déjà croisés, même qu’il avait peut-être déjà fait un commentaire désobligeant à leurs égards. Bref, il fixait la belle blonde et analysait un peu sa réaction. Elle ne semblait toujours pas très à l’aise avec tout ça. « Tu parles… » Ajouta-t-il uniquement face au fait qu’elle risquait de prendre un temps pour s’adapter à son nouveau prénom. L’homme se grattait le rebord du bras tout en apprenant qu’elle vivait dans une famille plus fortuné – relâchant un soupir de soulagement – enfin, c’était soudain, mais c’était compréhensible sachant ce qu’il vivait. « Bien heureux d’apprendre que vous vous en êtes plutôt bien tiré, surtout si vous êtes née dans un quartier pareil. C’est surprenant de savoir qu’on continue à vivre parmi les clochards et les criminels lorsqu’on a les moyens de s’offrir une penthouse dans l’Upper East Side… » Il en était surpris et il ne le cachait pas. Grant s’ennuyait du luxe qu’on venait de lui arracher.

Je vis tout simplement dans un malaise. Je ne savais pas quoi faire ni dire. Je regardais autour de moi, je jouais dans mes cheveux dans l'attente de quelque chose... Rien de particulier, mais peut-être quelque chose qui me sortirais de cette situation. C'était une personne que je n'avais pas vu depuis maintenant une trentaine d'année, mais que devais-je faire ? Il ne se souvenait de rien, même pas de moi. Moi qui était une partie importante de sa vie, il ne se souvenait pas. Que pouvais-je faire ? Essayer de l'aider à se rappeler ce qu'il avait ici ? Bien sûr que non, que voulez-vous qu'il se rappelle, nous avions seulement passé que quelques années ici, ensemble. Je choisis, après plusieurs minutes, de lui faire part de mon malaise. C'était très difficile de savoir comment je devais me tenir avec lui. Surtout que plusieurs souvenirs de nous me revenais sans cesse en tête et je pouvais malheureusement pas partager. Je n'avais pas envie de vivre ses moments heureux passés, toute seule. « Après trente ans.. Je ne sais pas tellement quoi dire.. On dirait que j'en perds tout mes mots. » J'haussai délicatement les épaules. Je m'approchai doucement de lui et commençai à marcher. C'était un peu inutile de rester en place, nous avions l'air de deux idiots en plein milieux de la rue. Je commençai à marcher et lui fit rapidement un signe de me rejoindre. À cet instant, j'écoutai ce qu'il avait dire et je fronçai les sourcils. Je n'étais pas heureuse d'entendre cela de sa bouche, de la bouche de Clayton. Clayton était un jeune garçon si emphatique, il voulait aider tout le monde malgré les difficultés qu'il vivait lui-même. Et le quartier était son quartier, sa maison. Alors, entendre de sa bouche ce commentaire désobligeant, m'irrita et je répondis tout de suite. Je n'étais pas une personne prompte à l'habitude, ce n'est pas pour rien que je suis toujours avec mon mari, mais c'était inconcevable d'entendre ses paroles. Je n'étais aucunement en accord avec celles-ci.« Il faudra remercier mes parents se sont eux qui ont réussi dans la vie. En tout cas, en quelques sortes. Ce n'est pas le meilleur quartier, mais je n'ai jamais eu peur. Il faudrait que vous appreniez à connaître l'intérieur plutôt qu'à dénigrer l'extérieur du quartier. » Je croisai mes bras sur ma poitrine et lui lança un regard. Je voulais qu'il comprenne que c'était un beau quartier, peut-être pas le meilleur et le plus civilisé... Mais c'était « notre » quartier. Déjà, un autre souvenir qui différait..